La relation entre les Gafam et les médias

Article : La relation entre les Gafam et les médias
Crédit: Wikimédia
28 septembre 2022

La relation entre les Gafam et les médias

Depuis le début de l’informatique, dans les années 80, l’information de la presse a constitué l’une des composantes essentielles  des services en ligne grand public. L’avènement du web n’a fait que renforcer cette tendance, mais en modifiant le rapport de force.

Au début des années 2000, Google s’est ainsi cru capable d’imposer sa loi aux éditeurs de presse grâce à sa forte emprise sur le search. C’est ce qui a permis le lancement de Google News en 2002 sans aucune consultation avec les éditeurs qui ont subi la loi de la firme californienne et ont dû s’adapter en conséquence.

Facebook fait partie des GAFAM. Crédit : Brett Jordan / Pexels

Les GAFAM, surnommés aussi les Big Five (les 5 grands), est l’acronyme des géants du web : Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft. Ces grandes firmes américaines dominent le marché numérique mondial.

En effet, les éditeurs ont besoin de Facebook comme de Google ou d’Apple pour avoir accès au public très important qui utilise leurs services. De même les journalistes ont besoin de Facebook qui est devenu un outil incontournable pour leur travail au quotidien. Les médias reconnaissent que les plateformes numériques sont indispensables pour lutter contre la désinformation, notamment avec l’émergence des deepfakes (vidéos truquées). Ils courent aussi après la visibilité sociale et  les revenus publicitaires.

Ces multinationales oligopolistiques, à savoir les GAFAM en profitent et captent une part très importante des revenus générés par le journalisme en ligne. Cela au détriment des éditeurs qui financent leur production. Les éditeurs se voient aussi imposer des méthodes de travail et même des choix éditoriaux par ces géants du web, ce qui pose un problème d’autonomie. Les journalistes quant à eux sont obligés d’adapter leurs pratiques afin de satisfaire les critères des infomédiaires et maximiser ainsi l’impact du contenu qu’ils produisent en termes d’audience et de valorisation publicitaire.

Ce problème auquel sont confrontés les journalistes est en lien avec la montée en puissance d’un nouveau type de journalisme dit journalisme assis. Il est fondé sur le retraitement des matériaux existants plutôt qu’un reportage sur le terrain, qui ne nécessite pas l’utilisation des réseaux sociaux numériques. De plus les réseaux sociaux sont la plupart du temps inondés de fausses nouvelles. Et cela pose le problème de la fiabilité de l’information. Les GAFAM contrôlent aussi la plupart des innovations que les médias doivent adopter pour survivre comme l’intelligence artificielle ou les assistants vocaux.

Depuis 2012, les médias français exigent de Google qu’il paie les redevances liées à l’exploitation des liens hypertextes indexés par les moteurs de recherche. Ce que Google refuse catégoriquement et a en plus indiqué que si la loi sur la rémunération des médias entrait en vigueur en France, il n’afficherait plus d’aperçu sauf si un éditeur accepte de lui conférer une licence à titre gratuit.

En 2018, en Australie, pendant quelques jours, Facebook avait du jour au lendemain restreint la diffusion de contenus issus de médias auprès de ses utilisateurs via un changement d’algorithme. Ce qui amena un véritable bras de fer entre le gouvernement australien et la firme.

Enfin les GAFAM se permettent aussi de diffuser les contenus des médias, protégés par la propriété intellectuelle de manière massive sans que cela ne génère un contrôle des droits d’auteur. Alors que de leur côté ils ont mis en place un véritable arsenal juridique pour protéger leur propriété intellectuelle, toutes ces dérives sont renforcées par le fait que les Etats ont de moins en moins d’emprise sur les GAFAM, qui sont de plus en plus puissants.

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