Le micro jardinage, une alternative bien citadine

Article : Le micro jardinage, une alternative bien citadine
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10 janvier 2023

Le micro jardinage, une alternative bien citadine

Aux HLM Patte d’OIE, à Dakar, se trouve un micro jardin qui renferme plusieurs pépinières. Y sont cultivés des légumes et des fruits hors sol, tous bios. Le micro jardinage prône l’alimentation saine, participe à l’économie et à l’embellissement de l’espace.

Des pépinières. Crédit : Bigué Ndiaye Diouf

Le micro jardin des HLM Patte d’Oie a été inauguré en juillet 2012. Il a été créé dans un contexte où Dakar manque de verdure qui est source d’oxygène et d’embellissement. Le projet vise a contribuer au reverdissement de Dakar à travers la production de plantes et à la lutte contre la pauvreté en permettant aux jeunes et aux groupes défavorisés d’avoir une activité. Depuis 1999, ce type d’agriculture urbaine existe au Sénégal.

Une valorisation du bio

Dès qu’on entre dans le micro jardin, on est accueilli par une forte odeur de menthe, par l’air frais et la verdure. Ici, la culture se fait hors sol pour remédier à l’absence de terres cultivables en ville. Le micro jardin se confectionne avec du matériel recyclé tel que des vieilles bassines, des tables, des pots usagés. Ils contiennent chacun de la balle de riz, de la coque d’arachide et du compost qui est biodégradable. Aucun engrais chimique n’est utilisé. Le micro jardinage prend peu d’espace, ne consomme pas une grande quantité d’eau et n’exige pas beaucoup d’efforts physiques.

Une pépinière de cactus. Crédit : Bigué Ndiaye Diouf
L’eau est mise dans la pépinière, puis le polystyrène au dessus. Il repose ici quelques jours avant qu’on ne mette les plantes à travers les trous. Crédit : Bigué Ndiaye Diouf
Le polystyrène prend cette couleur verdâtre lorsque les plantes se développent. Crédit : Bigué Ndiaye Diouf

Salimata Thiaw, une quinquagénaire présidente du micro jardin, habillée en blanc affirme : « Nous vivons de ce que nous cultivons. En plus tout ce qui est ici est bio. Nous disposons d’une pompe électrique pour avoir accès à l’eau. Les gens viennent directement ici pour acheter des fruits, des légumes et des plantes médicinales. Parfois, des clients peuvent nous demander de leur vendre des pépinières entières pour pouvoir cultiver chez eux. Ce micro jardin me permet de gagner ma vie mais aussi de consommer des aliments frais et de qualité. Cette pépinière c’est pour ceux qui ne disposent pas d’assez de place pour cultiver ».

Mélange de coque d’arachide, de balle de riz et de compost. Crédit : Bigué Ndiaye Diouf

Un type de culture accessible à tous

Dans le micro jardin, des femmes et des jeunes sont aussi formés aux techniques de pépinière. Ndeye Coumba Sall, une femme âgée est l’une d’entre eux. Elle pratique le micro jardinage depuis plus de 10 ans. Pour elle, cette activité ne lui permet pas seulement de gagner sa vie, cela a des répercussions bénéfiques sur sa santé fragile. Elle soutient : « Avant de venir ici, je tombais tout le temps malade car je suis hypertendue. Maintenant ça va mieux. Ici, je respire de l’air pur et je suis en contact permanent avec la nature. Ma formation en micro jardinage n’a duré qu’une semaine et elle m’est bénéfique ».

Abdou Salam Tall est un jeune homme, lui aussi bénéficiaire du projet. Il vient dans le micro jardin pour aider sa grand-mère dans le travail. Pour lui, la culture permet d’occuper les personnes âgées et les maintient en bonne santé. D’autres jeunes comme lui viennent prêter main forte aux femmes qui travaillent dans le micro jardin pendant leur temps libre.

Yakhounta Aidara est une cliente de Salimata. Elle est une habituée des lieux et a fait le déplacement de Diamniadio pour se ravitailler en menthe. Elle déclare : « Je viens ici pour faire mes achats, car ils vendent des produits de qualité et délicieux. Pour moi, la santé n’a pas de prix », termine-t-elle dans un sourire.

La culture peut aussi être faite dans ces pots en plastique. Crédit : Bigué Ndiaye Diouf

Le micro jardinage comporte de nombreux avantages tels que l’économie de temps, la préservation de l’environnement, la disponibilité de produits frais à proximité. Il encourage l’auto emploi et permet d’améliorer la qualité nutritionnelle mais surtout, génère des revenus.

Le basilic. Crédit : Bigué Ndiaye Diouf
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