Urgence climatique : quelles solutions pour éviter le pire ?
Le réchauffement climatique augmente significativement depuis plusieurs années, mais en 2024, il s’est nettement accéléré. Les précipitations intenses, les canicules, les cyclones tropicaux, les feux de forêt ont augmenté. Les conséquences de ces phénomènes extrêmes sont dévastateurs pour l’environnement et impactent des millions de personnes à travers le monde. D’après le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC), les activités humaines, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre, ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète.

Lors de la COP 26 qui s’était tenue du 1er au 13 novembre dernier à Glasgow en Ecosse, au Royaume-Uni, une centaine de pays représentant 85% des forêts du monde s’étaient officiellement engagés à enrayer la déforestation d’ici 2030. Parmi les territoires concernés, la forêt boréale du Canada, la forêt amazonienne mais aussi la forêt d’Afrique Centrale (qui absorbe plus de carbone qu’elle n’en rejette).
En effet la déforestation augmente ces dernières années et elle a pris une très grande ampleur en 2021. Les feux de forêt se sont multipliés, surtout au Brésil. Au mois de juin dernier, 2308 foyers d’incendie ont été détectés par les satellites de l’Institut national de la recherche spatiale (INPE), un record depuis les feux historiques de 2007. Une catastrophe pour notre planète.

Les causes de la hausse des températures
La pression démographique entraîne une explosion de l’exploitation des ressources forestières.
En Amazonie, la déforestation est principalement due à l’agriculture industrielle avec des forêts de végétation variée qui sont entièrement remplacées par des forêts d’hévéas ou de sojas. En Afrique, elle est causée par l’agriculture sur brûlis. C’est un mode de fonctionnement agraire qui consiste à défricher des parcelles par le feu.
Celles-ci sont ensuite utilisées pour la culture de subsistance avant d’être laissées en friche. Il y a aussi l’exploitation du charbon de bois, une des pratiques nécessaires pour l’usage au quotidien de ces populations.

L’augmentation de la température à la surface de la terre est due à l’effet de serre artificiel provoqué par les gaz rejetés dans l’atmosphère tels que le CO2, le méthane (2e cause des GES, rejeté par l’élevage intensif). Il est différent de l’effet de serre naturel. Lorsque la terre est éclairée par le soleil, sa surface émet à nouveau vers l’espace une partie du rayonnement qu’elle a reçu. Sauf que les gaz à effet de serre comme le CO2, le méthane ou le protoxyde d’azote retiennent une partie de ce rayonnement infrarouge émis par la terre et la lui renvoie, ce qui la fait réchauffer. Cette chaleur émise naturellement est indispensable à la vie humaine.
L’homme a déréglé ce mécanisme par la combustion du pétrole, du gaz et du charbon, la déforestation et l’agriculture intensive. Ces gaz s’accumulent dans l’atmosphère et le surplus d’énergie introduit dans le climat par l’action de l’homme a des conséquences dramatiques. Parmi elles, la fonte des glaces, l’élévation du niveau des océans, l’augmentation des précipitations. Mais aussi l’acidification des océans. Elle se produit lorsque le CO2 excédentaire se dissout dans les hautes surfaces et les rend plus acides.

Des initiatives pour changer les choses
Pour limiter les effets néfastes de l’augmentation des températures, les gouvernements essaient de s’adapter au changement climatique que notre mode de vie a fini par accentuer.
Ils mettent en place des politiques visant à protéger les populations et la nature contre les menaces potentielles liées au réchauffement climatique (en utilisant par exemple des énergies renouvelables).
La séquestration de CO2 est aussi une solution. Il consiste à récupérer du CO2 en excès dans l’atmosphère et de le stocker dans la nature. Des mesures d’atténuation, comme remplacer les voitures à carburant fossile par des voitures à carburant électrique peuvent être prises.
Dans beaucoup de pays, on parle aussi de neutralité carbone. Il est défini comme l’équilibre entre les émissions de carbone et son absorption par les puits de carbone (forêts, sols ou océans).
Atteindre cette neutralité signifie rejeter autant de carbone que l’on en absorbe, que ce soit par des moyens naturels ou technologiques, mais cela nécessite des investissements colossaux. De nombreux accords sont signés sans pour autant être ratifiés…
Les Contributions déterminées au Niveau National (CDN) correspondent aux engagements pris par chacun des 196 des pays signataires de l’accord de Paris, qui vise à contenir le réchauffement climatique dans une fourchette entre 1,5 et 2 degrés Celcius d’ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels (milieu du XIXe siècle).
Engagements dont on sait aujourd’hui qu’ils seront intenables, compte tenu de l’accélération du réchauffement climatique actuel. Les experts évoquent des températures à la surface de la terre en augmentation de + 6° à + 7° Celsus en 2100.
Le rôle du GIEC
Le Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est un organe scientifique crée par le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en 1988. Il détermine les causes et conséquences du changement climatique, établit des scénarios possibles et évalue les possibilités pour limiter l’ampleur de la crise. Ses rapports font la synthèse des connaissances scientifiques sur l’évolution du climat. Ils servent de base aux Etats pour établir leurs politiques climatiques et pour débattre lors des grandes réunions internationales.
La conférence des Nations Unies sur le climat
COP signifie Conference of Parties (la Conférence des Parties) et regroupe les signataires de la convention cadre sur le changement climatique. Elle a eu lieu en 1992, au sommet de la terre à Rio de Janeiro, au Brésil. Entré en vigueur en 1994, ce texte représente le principal traité international destiné à lutter contre le changement climatique.
Un rassemblement mondial de 2 semaines une fois par an depuis 1995. Collectivités territoriales et acteurs non étatiques issus de la société civile ou de la communauté scientifique y participent. Le premier accord universel sur le climat a été signé en 2015 à la COP21, lors de l’accord de Paris. Il devait permettre de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés, voire à 1,5 degrés Celcius par rapport à l’ère industrielle d’ici 2100.
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