L’histoire de la K-POP (Pop Coréenne)
Le mot K-pop est l’abréviation de Korean pop, signifiant en français pop coréenne. En coréen : 케이팝, : keipap) est un terme désignant plusieurs genres musicaux (dance-pop, pop ballad, électronique) originaires de Corée du Sud, caractérisés par une large variété d’éléments audiovisuels et abrégés au terme de K-pop. Ce courant musical inventé longtemps après la guerre (1990) pour aider la crise financière que traversait la Corée du Sud, a en 1992, à la suite de la transition vers un État démocratique, vu sa popularité grandir grâce au groupe Seo Taiji & Boys. Avec des clips caractérisés par un visuel fort, des chorégraphies millimétrées et des paroles simples, la pop coréenne bat tous les records de vues sur You Tube et d’écoute sur les plateformes de streaming.
La 1ère génération
La scène musicale coréenne commencera à se développer avec la montée en puissance des Boys Band sans pour autant négliger les auteurs-interprètes. Le rock, introduit en Corée durant les années 1970, influencera dès lors une partie de la K-pop. Les débuts du groupe Seo Tai-ji and Boys en 1992 marquent un tournant pour la musique sud-coréenne. Il était composé de trois membres : Seo Taiji, Yang Hyung Suk et Lee Juno. Ils dévoilent à la télé leur tout premier morceau intitulé « Nan Arayo » signifiant « Je sais » en français. La K-pop est donc né avec eux. Mais quatre années plus tard, le groupe met fin à sa carrière.
La fondation de la SM Entertainment en 1995 par l’entrepreneur coréen Lee Soo-man, a permis le lancement des premiers Girls Group et Boys Band. À la fin des années 1990, YG Entertainment, DSP Media, et la JYP Entertainment ont également lancés leurs propres groupes sur scène. Ces entreprises du divertissement seront les pionnières de la K-pop et deviendront des entreprises florissantes et renommées.
En 1998 un groupe va révolutionner l’image de la K-pop mais pas musicalement. JYP va produire le groupe G.O.D (Groove Over Dose) et accepte qu’une émission de télé réalité filme son groupe d’Idol en train de s’occuper d’un bébé. Un concept personnel pour rapprocher les Idol du public. Ils touchent donc un large public et ramènent la notion de personnage public à la k-pop.
A partir de 2000, alors que la K-pop fonctionne très fort en Corée, tout s’effondre avec la crise économique. Plus personne n’est intéressé par le divertissement. Une descente aux enfers pour les artistes et les agents. Ce qui constitue un vrai problème car à ce moment-là, la K-pop n’était pas encore faite pour le marché international, seulement pour la Corée. Les agences décident donc de l’exporter. A l’époque, il leur était encore impossible de conquérir le marché de la musique aux Etats-Unis. Ils ont donc commencé par le Japon.
Cela va être possible grâce à Lee Soo Man. Il va lancer une jeune artiste coréenne solo BoA, âgée de 13 ans. Elle va apprendre le japonais en moins d’une année pour exporter la musique coréenne au Japon. Elle deviendra une superstar et va conquérir la scène musicale japonaise. Les agences se rendent donc compte que la musique coréenne peut être exportée. A partir de là, le concept de Hallyu Market va naitre (marché de l’influence coréenne). Les agences ne vont plus vendre de la musique, mais de la culture coréenne.
La 2ème génération
SM Entertainment va être le premier à lancer son groupe : TVXQ. Le groupe va devenir numéro un en Chine, en Corée, au Japon. SM va profiter de cet immense succès pour lancer Super Junior en 2005, Girls Generation en 2007, Shine et F(x) en 2009. BIG BANG est lancé en 2006 par YG Entertainment. C’est le 1er groupe de K-pop qui va être créé à partir d’un show télévisé. Il rencontre un immense succès. YG Entertainment va ensuite créer un groupe de filles nommé 2NE1. JYP va lancer en 2007 Wonder Girls. A ce stade, la recette de la k-pop est la suivante : des paroles simples, un refrain répétitif et de la chorégraphie.
La seconde génération peut être citée comme celle ayant propulsée la K-pop dans le monde entier. Avec le début d’internet, on peut nommer dans l’ordre alphabétique : 2NE1, 2PM, Big Bang, f(x), Girls’ Generation, Kara, T-ara, SHINee, Super Junior. Elle s’étend du milieu des années 2000 au début des années 2010. Cette génération est aussi apparentée à la période où la musique digitale était beaucoup plus populaire que les albums ou CD physiques.
La 3ème génération
On assiste avec cette génération à une augmentation des vues sur You Tube beaucoup plus rapide qu’avec la génération précédente. Cela peut s’expliquer par une meilleure disponibilité du réseau. C’est également lors de cette génération qu’émerge les groupes formés par le biais d’émissions télévisées et que l’intégration d’étrangers sans lien avec la Corée est devenue plus active. En effet, lorsque ces groupes ont débuté, ils avaient déjà comme objectif le marché international. La sortie de chansons en anglais s’est de plus en plus popularisée. Les années 2010 marquent également la normalisation de You Tube ou encore de Spotify. Ainsi la majorité des albums des artistes de cette génération (et des suivantes) figurent sur leurs propres pages, contrairement aux groupes des générations précédentes.
En 2012, le groupe EXO va être lancé par SM Entertainment, constitué de chinois et de coréens, mais aussi le groupe Red Velvet. JYP Entertainment va lancer TWICE et YG Entertainment BLACKPINK .
L’ascension fulgurante du groupe BTS
Le groupe BTS (Bangtan Sonyeodan) a été lancé en 2013 par BIG HIT Entertainment. Ce label fut créé par Bang Si-hyuk en 2005. Il décide de recruter 7 jeunes garçons pour faire un groupe de hip hop afin revenir aux origines de la K-pop. Les membres du groupe sont : Jungkook, Jimin, Jin, V (chanteurs du groupe), J-Hope, Suga et RM (les rappeurs).
Dans leurs chansons, ils parlent de thèmes tels que la pression sociale, le suicide, la dépression, la confiance en soi. BIG HIT Entertainment va reprendre tout ce qui a marché dans la K-pop et créer un univers autour de BTS. Par exemple raconter des histoires à travers leur musique. Ainsi, avec l’ampleur de la K-pop qui commence à émerger partout dans le monde, à leurs performances de qualité et à YouTube, ils vont être propulsés au-devant de la scène. En 2015, leur chanson « I NEED YOU » connait un grand succès et leur carrière véritable débute.
Les BTS ont une communauté mondiale de fans qui se surnomment A.R.M.Y.S (Adorable Representative MC of Youth », comprendre les « Adorables représentants de la jeunesse ». Actuellement, BTS est le groupe de K-pop le plus populaire au monde. En juin 2017, BTS est nommé comme étant l’une des vingt-cinq personnalités les plus influentes d’Internet par le magazine Time.
L’expansion de la K-POP dans le monde
C’est à partir du début des années 2000 que la K-pop s’exporte au Japon avec des artistes comme BoA ou TVXQ. Poussés par la crise qui frappe de plein fouet l’industrie musicale coréenne au début des années 2000 et par la taille du marché japonais les labels coréens tentent dans un premier temps de conquérir ce dernier. Les maisons de disques coréennes coopèrent avec les japonaises pour adapter le plus possible leurs artistes et leur marketing à ce marché. Le Japon devient la première étape dans la stratégie de développement de la K-pop en Extrême-Orient.
Un des éléments essentiels consiste à faire apprendre le japonais aux artistes et aux groupes de K-pop destinés à faire carrière au Japon. De cette façon, ils peuvent supprimer la barrière de la langue, et interpréter sans difficulté leurs chansons traduites systématiquement en japonais.
La K-pop ne cesse de gagner en influence sur les marchés étrangers en dehors de l’Asie, notamment aux États-Unis, en Europe, au Canada et en Australie. En 2009, les Wonder Girls sont devenues le premier groupe coréen à être placé, aux États-Unis, sur le U.S. Billboard Hot 100 chart avec leur single, Nobody.
Blackpink est le groupe de K-pop féminin le plus haut-classé sur le Billboard Hot 100 et le Billboard 200, culminant respectivement à la treizième place (avec Ice Cream sortie en 2020) et à la deuxième place (avec The Album sortie en 2020). Elles sont également le premier et le seul groupe féminin de K-pop à entrer et à culminer sur le classement du Billboard’s Emerging Artists.
En août 2010, le label coréen SM Entertainment organise une tournée mondiale SMTown Live afin de populariser ses artistes dans le monde entier. La tournée passe par les États-Unis, la Chine, le Japon et la France.
Marketing et concepts
Pour améliorer leur stratégie de marketing, des agences musicales ont eu l’idée de créer des sous-groupes. Ce sont des groupes composés d’une partie des membres d’un groupe déjà existant. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela. Premièrement, le fait de réduire le nombre de membres va permettre de sélectionner des fans et de mieux les cibler.
Une autre raison de lancer un sous-groupe, va être de conserver une certaine activité musicale de la part de certains membres du groupe sans être forcément au complet. Un sous-groupe modélisant bien l’intérêt et le but de ce système est NCT. En effet, ce groupe a la particularité de n’avoir que des sous-groupes. Donc chaque sous-groupe va viser un public en particulier. Par exemple NCT Dream va viser un public très jeune, NCT 127 vise le public coréen en général.
Les concepts sont des thèmes spécifiques que les idoles de K-pop suivent en tant qu’identité de groupe cohérente pour leur nouvel album. Ces thèmes sont illustrés à travers le genre et les paroles de leurs chansons, le contexte et l’ambiance de leurs vidéoclips, et surtout le style expérimental de leurs vêtements. Ce qui distingue ces concepts de la culture pop occidentale, c’est que l’industrie de la K-pop met généralement beaucoup plus d’efforts pour présenter ces thèmes sélectionnés. Certains groupes de K-pop utilisent même des scénarios avec des éléments futuristes, d’horreur ou fantastiques juste pour donner une forte impression.
Il arrive cependant que les idol elles-mêmes choisissent leurs concepts dans une certaine mesure, surtout lorsqu’elles produisent et écrivent également des chansons (c’est le cas de BTS). En effet, un groupe célébrant ses quinze ans de carrière ne va pas se soumettre à un concept imposé par l’agence, mais aura plus de liberté (cas de Girls’ Generation notamment). Les groupes de K-pop peuvent s’en tenir à leur concept original ou avoir plusieurs concepts.
Les teaser dans les clips de K-POP
Dans le domaine de la K-pop, les artistes sont très souvent amenés à avoir une période de promotion pour leur nouvel album ou single. Il y a donc pour cela plusieurs moyens. Tout d’abord, la sortie de teaser. Ces derniers sont des objets multimédias pouvant prendre la forme d’une photo, d’une vidéo ou bien d’un audio. Ils servent à donner un aperçu du concept choisi par le groupe pour la chanson titre.
Après la sortie du nouvel album, les artistes ont le choix entre ne rien faire, donner un concert, faire un showcase ou participer à des émissions musicales. En majorité, c’est ce dernier choix qui est fait mais il se peut que certains artistes choisissent de promouvoir leur album de plusieurs façons.
Il existe plusieurs intérêts à participer à une émission musicale. Cela permet d’augmenter la visibilité du groupe, gagner l’attention du public ou encore gagner un trophée attribué à l’artiste classé numéro 1 pour la semaine.
Les clips musicaux
L’un des facteurs de succès de K-POP est le clip (aussi appelé « MV » pour Music Video, clip en anglais). Une vidéo musicale bien conçue attire l’attention des fans. Le concept qui correspond à la chanson, l’utilisation d’accessoires et l’harmonie des costumes qui reflètent les caractéristiques individuelles et divers effets spéciaux incitent les fans à la revoir. Par rapport aux clips de chanteurs étrangers, les clips de chanteurs de K-pop ont leurs propres caractéristiques. La raison est que les clips des chanteurs coréens ne concernent pas seulement la danse et le chant, mais s’inscrivent dans l’univers du groupe. Certains artistes ont leur propre univers et une histoire.
Le 3 novembre 2013, battant les One Direction, Lady Gaga et d’autres artistes, les Girls’ Generation gagnent le prix de la vidéo de l’année aux YouTube Music Awards.
L’utilisation d’Internet
Le label coréen SM Entertainment a lancé en 2006 sa propre chaîne sur You Tube, où l’on peut visionner les clips vidéo de ses artistes. Plus tard, d’autres labels en ont créé aussi (par exemple YG Entertainment). De même, les maisons de disques et leurs artistes utilisent intensivement les réseaux sociaux comme moyen de promotion, ainsi que de nombreux concours en ligne destinés aux fans étrangers.
Suivant les continents et le degré de popularité déjà atteint par la K-pop, on observe également l’émergence de partenariats entre les acteurs coréens et étrangers. On peut par exemple citer l’alliance de la major coréenne YG Entertainment avec la major japonaise Avex pour créer le label YGEX dont le but est la distribution et la promotion des groupes de K-pop au Japon.
Twitter et YouTube sont devenus « les armes » des fans de K-pop au fil des années. Bombardant la plateforme de hashtag ou faisant un grand nombre de vidéos drôles sur YouTube, certaines avec des millions de vues. De même, les agences d’Entertainment coréennes poussent un grand nombre de leurs artistes à lancer leurs propres chaînes YouTube ou créent leurs contenus exclusifs sur leurs chaînes. Le dernier réseau en date qui a également poussé la reconnaissance mondiale de la K-pop est Tik Tok, le réseau de courtes vidéos.
Les paroles des chansons
Les chansons, dont les paroles sont souvent traduites dans plusieurs langues (majoritairement l’anglais, le japonais, et le chinois) pour s’adapter aux différents marchés, sont efficaces. Grâce à un titre facile à retenir ainsi qu’un refrain généralement répétitif, certaines chansons ont un refrain entier ou parfois changent de rythme. Les paroles des chansons abordent différent thèmes : l’amour et l’acceptation de soi, la confiance en soi, le féminisme, la dépression, le harcèlement scolaire.
Ainsi, les Boys Band BTS, Itzy et Stray Kids ont abordé les thèmes de confiance en soi et d’amour de soi de nombreuses fois dans leurs chansons. Les BTS ont également abordé à leurs débuts la dureté du système scolaire coréen dans des titres tel que « No More Dream », « We are Bulletproof » ou encore « N.O.
La face cachée de l’industrie de la K-POP
Les figures de la K-pop sont soumises à une discipline exigeante et sont régulièrement la cible de harcèlement en ligne, voire de violences sexuelles, conduisant à plusieurs suicides. Les agences gérant la K-pop ont beaucoup été critiquées pour leur exploitation de leurs artistes à travers des heures de travaux élevées et des contrats stricts.
Le 18 décembre 2017, la K-pop vit un événement qui a fait parler dans une grande partie du monde. Il s’agit du décès de Jonghyun, chanteur du groupe SHINee des suites d’un suicide. Cette tragédie a notamment mis en lumière les conditions de vie et de travail difficiles imposés aux artistes par les agences ainsi que les problèmes psychologiques que peuvent subir les idoles.
En 2019, l’image de la K-pop est de nouveau écornée en raison de plusieurs scandales et suicides. Le scandale du Burning Sun, les suicides de deux chanteuses, Sulli et Goo Hara, toutes deux victimes de cyber harcèlement.
Parfois, ce sont des fans de certains groupes qui sont critiqués à la suite de l’envoi de cadeaux inappropriés à leur artistes préférés ou pour avoir agi de façon inacceptable vis-à-vis des artistes. Un exemple est ce qui est arrivé à Yunho, de TVXQ en 2006, victime d’anti-fans. Il a reçu du jus d’orange d’un supposé ventilateur qui contenait à l’intérieur des morceaux de verre et de la colle. Yunho a dû être hospitalisé car il a commencé à vomir du sang par la suite mais s’en est sorti.
L’image de chacun des membres des groupes de K-pop est extrêmement soignée et contrôlée. Durant leur période d’entraînement, les jeunes recrues suivent un programme pour perfectionner leur chant, danse, rap, style, jeu d’acteur, langues, attitudes. Ces programmes ont déjà engendré de nombreux scandales, les conditions étant vivement critiquées.
Les fandoms
En Corée du Sud, les fandoms sont des mouvements de soutien reconnus par les labels discographiques. Chaque fan club a sa couleur associée. En Corée du Sud, le Dream concert, est un concert où les fandoms défendent leur groupe favori grâce à des ballons. Ces ballons sont de la couleur officielle du groupe. Par exemple, la couleur des ballons du fan club Des ELF est le bleu saphir.
Les sasaengs
Le terme Sasaeng (사생) signifie un fan obsessionnel de certaines k-idoles. Les Sasaeng font peur parce qu’ils sont même capables de mettre leur propre vie et celle de la célébrité à risque. Sasaeng vient de la culture pop coréenne : «sa » signifie privé (de hanja 私) et « saeng» la vie (de hanja 生), pour désigner l’obsession des artistes au point d’envahir leur vie privée. Les Sasaengs sont également connus sous le nom de harceleurs. Ils observent la k-idole pour connaître ses pas afin de la poursuivre. Les sasaengs n’étaient d’abord que des admirateurs de célébrités, mais leur amour a grandi au point de dépasser les limites.
Ces groupes font tout leur possible pour avoir quelque chose que la K-idol a utilisé. Les fans supposés dépensent en outre leurs économies pour acheter des billets pour aller là où se trouve l’artiste. Les k-idol sont donc constamment victimes d’embarras et de fake news et cela les amène même à des symptômes de dépression sévère.
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